La colline aux coquelicots


Umi est une jeune lycéenne qui vit dans une vieille bâtisse perchée au sommet d’une colline surplombant le port de yokohama. Chaque matin, depuis que son père a disparu en mer, elle hisse face à la baie deux pavillons, comme un message lancé à l’horizon. AU lycée, quelqu’un a même écrit un article sur cet émouvant signal dans le journal du campus. C’est peut être l’intrépide Shun, le séduisant jeune homme qu’Umi n’a pas manqué de remarquer.

Kokuriko-zaka kara (2012 ; 1h31) film japonais réalisé par Goro Miyazaki avec Masami Nagasawa, Junichi Okada, Keiko Takeshita…

Dans la famille Miyazaki, je demande le fils. Et, même si le célèbre paternel n'est pas très loin, Goro Miyazaki confirme son bel essais après un très honnête Contes de Terremer, nous propose ici un film très intéressant sur la fraternité estudiantine et ses micro organisations, sur la filiation et sur les émois adolescents.

Umi est une jeune fille occupée. Manifestement, malgré son âge, il y a des tâches qui lui tiennent à cœur. Préparer tout ce qu'il faut pour les pensionnaires de cette étrange maison, mais aussi dresser les pavillons pour les navires qui circulent dans la rade. En effet, la jeune fille espère que son père apercevra les drapeaux depuis son navire. Cependant, ce ne sera pas le paternel qui décryptera le message mais bien un lycéen naviguant avec son père adoptif. Or, cet adolescent est dans le même lycée qu’elle. Mieux, il est l'un des personnages charismatiques de l'établissement, actif dans le club de littérature. Mais, est-il bien « uniquement » actif dans ce club ? Le talent de Goro sera bien de mettre progressivement en évidence ce qui rapproche ces deux jeunes gens a priori très différents...

La colline aux coquelicots rassemble beaucoup de bonnes idées scénaristiques. Surtout, le film propose une vraie ambiance, originale dans l'univers de l'animation japonaise. Le milieu estudiantin est parfois l'objet des films. Cependant, celui qui est décrit ici est onirique tout en restant très réaliste. Il met en scène des solidarités inébranlables, des volontés et des projets que rien ni personne ne pourraient compromettre. Dans cette ancienne bâtisse qui ne paie pas de mine, une horde de jeunes gens s'organise et s'autogère. Un petit milieu anarchique dans le sens le plus noble et séduisant du terme vit sa vie et profite de ces projets improbables.

Le principal intérêt du film du fils Miyazaki réside bien dans cet univers, éloigné de ce qu'on a l'habitude de voir : ici, pas de magie autre que la magie humaine, pas de créature étrange si ce n'est les rêves adolescents. Pour autant, Goro tombe rapidement dans des relations caricaturales et fleur bleue. La jeune fille, dont l'absence du père revient tellement qu'on le prend comme significatif, « court » après ce jeune homme à la recherche de ses origines. Bien sûr, la figure paternelle est au cœur de la problématique (et c'est d'ailleurs amusant lorsqu'on transpose le propos avec le rapport que les deux Miyazaki entretiennent). Par ailleurs, les sentiments amoureux dégoulinant de sucre sont parfois un peu trop mièvre. Cependant, La colline aux coquelicots reste un beau film plein de bons sentiments. Pour une fois, le doublage français est de bonne facture. Bref, une film intéressant qui, malgré des défauts ou des aspects gênants, reste très agréable et original.

Note : III

Les Murmures.

Commentaires

  1. J'ai à peu près le même avis, joli film, belle atmosphère, juste un poil trop guimauve quoi ^^

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